Mashrabu Shâfî minal manbahi Shâfî : L’Abreuvoir purificateur émanant de la Source qui guérit
Ramadan 1444H - Jour 9 : Matlabul Fawzayni (suite)
« Matlabul Fawzayni » est un poème qui comporte plusieurs thématiques. Certains étant déjà traités, abordons celui de la Grande mosquée de Touba qui s’invite à plusieurs reprises dans le poème. Cette mosquée reste un symbole fort, un pôle de convergence.
Le Cheikh a prié pour toutes les personnes qui ont participé physiquement et financièrement à l’édification de cette mosquée. Edifice qui est toujours partagé entre extension et rénovation. À cet effet, il écrit : « Absous les volontaires qui ont bâti l’édifice si élevé de ma demeure, la Ville sainte de Touba, de leurs péchés passés et à avenir ». Il poursuit : « Absous tous ceux qui avaient la charge de l’ordonnance des travaux de leurs péchés premiers et derniers ». Le Cheikh d’ajouter : « Absous tous ceux qui leur sont venus en aide dans cette édification de leurs péchés premiers et derniers. » Ces vers montrent l’envergure et l’importance de Grande mosquée.
En revanche, les retombées succulentes que le Cheikh prévoient pour les habitants de Touba ont une contre-partie. Le Cheikh mentionne à ce propos : « Fais de ma demeure, la Ville sainte de Touba, une cité de prédilection de Dieu et du Prophète (PSL), ici sur notre Terre là où nous vivons » ; « Fais de ma demeure, la Ville sainte de Touba le Paradis du fidèle qui s’est confié pour la Seule Face de Dieu et qui est engagé dans la quête de l’agrément du Seigneur » ; « Fais de ma demeure, la Ville sainte de Touba un lieu qui préserve du mal et écarte le préjudice » ; « Fais de ma demeure, la Ville sainte de Touba, un lieu où l’on s’engage dans la voie de l’obéissance et un endroit qui détourne de celle des innovations blâmables » ; « Absous celui qui élit domicile à Touba et quiconque s’y rend en signe de piété de ses péchés premiers et derniers ». Ce dernier vers demeure essentielle, car le viatique du musulman est la crainte révérencielle de Dieu.
Notons en outre que c’est au nom de cette piété qu’il existe un contrat tacite entre l’habitant de Touba et le Cheikh. En effet, celui qui vient s’installer dans cette Ville a l’obligation de ne poser aucun acte qui aille à l’encontre de son honorabilité. Rappelons qu’en 1980, le khalife d’alors avait introduit une requête auprès du procureur de Diourbel pour que toutes ces interdictions puissent être sanctionnées.
En définitive, ne serait-ce que par loyauté et par cohérence, l’habitant de Touba doit faire l’effort de respecter ce que le Cheikh a posé comme conditions. De plus, il est très affable quand il écrit : « Mes demeures et les voisins que l’on m’a choisis sont préservés de tout ce qui est générateur de disgrâce ».
Commentaire : Serigne Mansour Seck (membre comité scientifique HT)
Restitution : Awa Tall Ba